vendredi 17 septembre 2010

Les Petits Pas.



Dans le chemin qui mène à une amélioration de ma santé, j’ai découvert une technique que j’applique depuis quelques mois: les petits pas.

Pour ceux qui n’auraient pas suivi (lire certains de mes chapitres précédents et se référer au titre même de ce blog), j’ai découvert en 2005 que j’avais développé de l’hydrocéphalie, qui se traduit depuis plusieurs années par des maux de tête, des fatigues, une grande difficulté à effectuer des calculs compliqués, une tendance très prononcée à perdre à la fois des objets et le fil de mes pensées et enfin une sensibilité aigüe au stress, qui provoque immanquablement des états d’abattement et de découragement.

Une bonne manière de combattre cet état qui touche à tous les aspects de ma vie a donc été de le faire au cas par cas, et d’essayer de m’y tenir.

Par exemple, j’ai rapidement établi des « check-lists » pour mes déplacements réguliers. L’un pour mes départs quotidiens, généralement au travail.Y figure mes lunettes, mon agenda, ma clef USB, un agenda bis en fait, mon appareil de photo, qui ne me quitte jamais, mon téléphone portable, des rappels à vérifier l’état des différentes batteries : combien de fois n’ai-je pas subi la panne inopinée de mon téléphone portable justement, de mon I-Pod ou de mon appareil de photo ?
J’y note aussi un rappel de prendre mon médicament du matin et de fermer mes velux* : comme j’habite en attique, un tel oubli peut entrainer une inondation de l’ensemble de mon appartement en cas de fortes pluies.

Au travail, ma check-list de fin de journée se résume pour l’instant à ma clef USB, le seul oubli répété constaté jusqu’ici.
J’en ai un autre pour chaque départ vers la maison secondaire où je me rends une petite dizaine de fois par an, et une autre encore lorsque je la quitte: fermer les volets, l’eau, l’électricité, ne pas y laisser d’aliments périssables (un melon entier il y a encore 2 mois). J’utilise une variante de cette check-list pour mes autres voyages.

Comme je l’ai raconté dans le chapitre précédent, j’ai aussi développé des techniques pour éviter tout épisode de stress, dont une est de m’efforcer de toujours partir à mes rendez-vous avec quelques minutes d’avance. Si par hasard je pense pouvoir caser une dernière activité avant le départ en question, j’évalue calmement cette option, et si elle n’est pas réaliste, alors j’en abandonne le projet.
J’établis de plus des programmes quotidiens auxquels je me tiens le plus possible, mais sans me formaliser lorsque l’un ou l’autre point n’a pas été finalisé le jour où je l’ai inscrit. Il est simplement reporté sur le jour suivant.

Un autre des petits pas mis en route dans mon quotidien concerne des aspirations écologistes que je muris depuis que je suis adolescent.
Au cours des années passées, j’ai ruminé un nombre important de projets écologistes, certains plutôt ambitieux et d’autres… carrément hors de ma portée immédiate.

J’aimerais par exemple alerter les pouvoirs publics sur certains problèmes qui touchent notre planète et proposer les solutions pour y remédier mais, pour l’instant… je n'ai pas encore trouvé comment aborder la chose.

J’ai d’ailleurs créé un forum dans ce sens, http://sauvez-la-planete.niceboard.com/forum.htm. et… il n’a jamais vraiment décollé. Mais au moins, il existe et je vous encourage à y jeter au moins un coup d’œil.

A titre purement personnel, j'ai par contre décidé d’appliquer certains principes écologiques simples, et de m’y tenir.
Par exemple, depuis près de six mois j'ai presque complètement cessé d'utiliser les sacs plastiques jetables des grandes surfaces, leur préférant le sac unique réutilisable. Depuis lors, j’en ai possédé deux en tout et pour tout : j’ai perdu le premier après une semaine ( !) et le deuxième sert toujours.

Il y a un mois à peine, il m’est apparu que l’eau chaude que j’utilisais pour à peu près tout (me laver les mains, me raser, faire la vaisselle…) n’avait aucune utilité, et était très dépensière en énergie.
Et donc, autant que possible, je lui ai substitué l’eau froide. Pas encore pour les douches, mais… pour tout le reste.
Je précise que je n'ai pas encore complètement perdu l'automatisme d'ouvrir d'abord le robinet d'eau chaude, mais ça viendra.

Lorsque je me prépare un thé, je verse à présent d’abord l’eau froide dans ma tasse, et ne fait ainsi chauffer que la quantité exacte dont j’ai besoin.

Voilà, ce sont des entreprises modestes, mais qui ont leur importance.
Un petit pas entraine un autre, puis un autre, et avant qu’on ne s’en rende compte, la Vie sera plus belle!

* "velux" est un terme suisse qui désigne des "lucarnes de toit" (?). Je n'ai pas encore trouvé le terme "international".

jeudi 9 septembre 2010

Retour en Terre Très Connue.

.

Sitôt revenu des îles anglo-normandes, je suis reparti pour une destination qui tient du pèlerinage annuel : Saint-Jean-de-Luz et sa Côte Basque.

En effet, aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours passé là mes vacances d’été.
En 2005, la maison familiale qui me servait de point d’ancrage estival depuis plus de 40 ans a été vendue et je me suis sérieusement posé la question de savoir si je continuerai à venir dans la région dans la mesure où j’avais sans doute passablement épuisé les possibilités de découvertes locales.
Comme cette vente s’est effectuée sur deux ans, j’en ai profité pour tester la pertinence de cette quasi certitude pendant cette période.

J’ai ainsi découvert à mon grand étonnement que par le passé j’avais finalement visité les mêmes sites chaque année, les mêmes quatre ou cinq plages. Ma connaissance de la ville se limitait presque à l’artère commerciale principale et deux-trois autres points névralgiques. Les jours de temps maussades, j’avais eu recours aux mêmes options touristiques : le Musée de la Mer de Biarritz, les Grottes de Sarre et d'Oxocelhaya, très belles au demeurant, et enfin les Ventas, des sentiers de contrebande typiques de la région qui se terminaient invariablement autour d’un verre d’Izarra ou de cidre basque dans une auberge située sur la frontière franco-espagnole.

Une année, j’ai mis fin à ce cycle lorsque j’ai entrepris de découvrir à pieds le quartier directement attenant à la maison, tout un univers de propriétés pittoresques et de rues qui m’étaient totalement inconnues jusque là.
Depuis, je réitère presque chaque année cette ballade élémentaire avec un étonnement toujours renouvelé.

Par la suite, j’ai entrepris de visiter tous les châteaux des environs : le petit Château d’Urtubie à Urrugne, l’impressionnant Château d’Abbadie à Hendaye, le Château d’Arcangues, encore occupé aujourd’hui par la famille du même nom. Il faut ajouter à ces vénérables bâtisses La Villa Arnaga à Cambo, qui a jadis appartenu à Edmond Rostand et qui fut construite dans le plus pur style basque, mais dans des dimensions quasi monumentale, et la Villa Leihorra, un impressionnant exemple d'architecture Art Déco qui domine la commune de Ciboure.

Par contre, en quatre décennies, je n’ai jamais mis les pieds dans la Maison Louis XIV à St Jean-de-Luz ni dans la Maison de l’Infante à Ciboure, deux hauts lieux touristiques.
Cette année, j’ai très vite opté de ne pas me fixer d’impératifs de visites, ni même en fait de me contraindre au moindre pèlerinage « obligatoire ».

J’ai même décidé d’éviter un certains nombres de destinations habituelles : exit Biarritz et Bayonne-Ville, pas plus de visites dans les petits villages de la région, Arcangues et Ainoha parmi les plus typiques, j’ai sciemment ignoré la Pointe de Sainte Barbe avec son point de vue maritime exceptionnel. Et Dieu sait si ce site est pour moi un des plus émouvants de la région !

Côté shopping, je me suis fixé l’ambition de ne pas mettre une seule fois les pieds dans la moindre « grande surface », privilégiant systématiquement les épiceries de quartier.

Je me suis par contre rendu trois fois dans une librairie de livres soldés, et j’ai ressenti un malaise grandissant qui m’a conforté dans la décision d’éviter d’autres « passages du souvenir ». Dans ce cas précis, j’ai conclu que cette échoppe était liée pour moi à une époque où je collectionnais des œuvres d’art et les livres s’y référant, et cette passion m’ayant à présent complètement quittée, je n’y avais plus rien à y faire.

Mon projet personnel le plus important de ce séjour a consisté à éviter tout épisode de stress et d’angoisse. Ça n’a pas toujours été couronné de succès mais j’ai néanmoins décidé d’appliquer certaines habitudes prises pendant cette dizaine de jours lors de mon retour à la vie active.

En bref, ces vacances m’ont conforté dans la certitude qu’il n’est pas indispensable de voyager loin ou dans des lieux exotiques pour s’enrichir les yeux et la tête.

.
St-Jean-de-Luz. Août 2010. L'ancienne propriété familiale.