mercredi 23 mai 2012

Persistance.


Je me souviens encore, 36 ans après, de la vision de Karine se présentant chez moi trempée de la tête au pied.

De toutes les filles que je côtoyais quotidiennement à l’école à cette époque-là, c’est assurément celle qui m’avait fait la plus forte impression.
Elle irradiait d’une énergie particulière, dans son visage lumineux, son corps sportif, et sa voix toujours enjouée et volontaire. De plus, elle semblait singulièrement abordable, contrairement à d’autres filles plus hautaines ou réservées.

Un soir, dans ma chambre d’adolescent,  j’étais perdu dans une rêverie fantasmatique la concernant et  l’orage grondait à l’extérieur. La pluie s’est  mise à tomber en  rideaux  contre la fenêtre, et j’ai alors imaginé qu’elle s’était peut-être fait surprendre par cette brusque ondée devant chez moi.
Elle serait donc venu sonner à ma porte et je l’aurais découverte sur le seuil, ruisselant de pluie, attendant que je la laisse rentrer et que je la prenne dans mes bras.

Cette vision éphémère resurgit chaque fois que le ciel gronde.



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samedi 18 février 2012

Rêvé une nuit.

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Une masse silencieuse sur un chemin escarpé.
J’en fais partie.
La nuit est permanente.

Ai-je été fauché par  un virus, un véhicule, une peine ?
Je suis happé vers un Etre majestueux.
Je vais être évalué, car j’ai pêché; un karma imparfait. Ayez pitié.
Celui qui me scrute semble asexué. Il n’est ni beau ni affreux, il est.
Il  a les cheveux bruns  sur les épaules, il est bien en chair. Sa peau est étincelante.
Certains l’appellent Yahweh, le Créateur ou le Maître. Les autres autrement.

Une intense chaleur m’envahit, un bien-être sans équivalent.
L’Etre s’élève sans bruit.
Je le suis, ainsi que  les âmes triées par Lui.
Je plane sur cette vallée lacrymale, éternellement libre et heureux.

Puis je me réveille.
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