mercredi 23 mai 2012

Persistance.


Je me souviens encore, 36 ans après, de la vision de Karine se présentant chez moi trempée de la tête au pied.

De toutes les filles que je côtoyais quotidiennement à l’école à cette époque-là, c’est assurément celle qui m’avait fait la plus forte impression.
Elle irradiait d’une énergie particulière, dans son visage lumineux, son corps sportif, et sa voix toujours enjouée et volontaire. De plus, elle semblait singulièrement abordable, contrairement à d’autres filles plus hautaines ou réservées.

Un soir, dans ma chambre d’adolescent,  j’étais perdu dans une rêverie fantasmatique la concernant et  l’orage grondait à l’extérieur. La pluie s’est  mise à tomber en  rideaux  contre la fenêtre, et j’ai alors imaginé qu’elle s’était peut-être fait surprendre par cette brusque ondée devant chez moi.
Elle serait donc venu sonner à ma porte et je l’aurais découverte sur le seuil, ruisselant de pluie, attendant que je la laisse rentrer et que je la prenne dans mes bras.

Cette vision éphémère resurgit chaque fois que le ciel gronde.



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2 commentaires:

  1. Il se dégage une vraie poésie d'écriture dans ce court texte mélancolique. Cela donne envie d'en savoir plus, de connaître de Karine ou tout simplement que le ciel gronde à nouveau pour qu'apparaisse encore une fois cette vision qui te hante...

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