vendredi 18 mars 2011

Je n'ai pas d'amis.

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Enfant et adolescent, j’avais un cercle d’amis en permanence. 

J’ai ensuite conservé un groupe d’amis plus ou moins proches pendant des années.
La nouveauté, c’est que certains de ses amis ont disparu avec le temps, et je n’ai pas toujours renouvelé mon cercle. Et presque chaque fois que je me suis mis en couple, mon attention s’est  alors presque exclusivement focalisée sur la personne aimée à ce moment-là, au détriment de mes amis, dont je me suis alors éloigné.

Autre  cas de figure récurrent, et catastrophique pour mes relations proches : j’ai beaucoup fait appel  aux amis dans mon travail, avec la conséquence répétées que ces relations prenaient fin de manière brutale. Un exemple significatif se trouve dans un précédent texte, mais il y en a de nombreux autres.

Bilan vers 45 ans: je ne fréquentais quasiment plus personne à un niveau strictement amical
Et en l’état actuel, il n'y a que deux exceptions notables :

Ania, une ex avec qui j’ai eu un lien très proche pendant plus d’une décennie, avant et après notre relation intime. Nous nous voyons et nous parlons encore assez régulièrement au téléphone. Mais, depuis sont mariage en 89 (et son divorce 2 ans après) et son éloignement géographique graduel (elle a déménagé 2 fois, et les 2 fois plus loin de chez moi), nos contacts se sont réduits à une demi-douzaine par année, voire moins.

Et Bridget, une amie et ex aussi, que je vois encore plusieurs fois par mois.
Sinon, il y a bien 2 clients avec qui je vais boire des pots, mais nos rapports restent pour l’instant assez superficiels.
Ce qui me manque terriblement ces dernières années, c’est quelqu’un que je peux appeler à (presque) toute heure du jour et de la nuit, avec qui je peux partager mes passions, aller au cinéma, partir en vacances, etc…

En 2004, j'ai découvert qu'internet favorisait les rencontre: pendant presque une année, j'ai entretenu à travers des sites de rencontres et des "chats"  plusieurs relations amicales (et plus avec ententes) avec des personnes avec lesquels je n'avais eu aucun contact auparavant.
La rupture a cependant été aussi rapide que la prise de contact.

Plus tard, je me suis adonné aux forums puis à Facebook: ces deux modèles permettent certes d'établir des relations amicales,  mais celles-ci demeurent occasionnelles et limitées.

Lorsque, en titre de mon texte précédent texte, j'ai mentionné la migraine comme mon amie, c'est que celle-ci a fortement contribué à parasiter mes relations sociales.
Déjà dans les années 90, j’étais systématiquement le premier à quitter une réunion sociale. On m’avait même surnommé « l’homme de 21 heures », car je quittais souvent les dîners et les soirées vers cette heure-là.

Aussi dans ces années-là, je participais encore régulièrement à des soirées de poker, mais j’ai depuis laissé tomber, pour cause d’épuisement et aussi parce que je perdais trop régulièrement!

Encore récemment, un des clients mentionnés plus haut avec qui j’ai passé un bout d’après midi s’est quelque peu étonné que je décline son offre à poursuivre notre discussion devant un dîner. Je n’arrivais tout simplement plus à supporter l’accumulation du brouhaha ambiant, de la conversation soutenue, les assauts sonores d’une machine à café, la radio, etc…

Dans mon demi-siècle d’existence, j’ai appris que s’il est essentiel pour l’équilibre personnel de ce faire des amis, il est tout aussi important de savoir les garder et les entretenir.
Et maintenant que je sais cela, je peux ranger cette leçon dans sa petite boîte et la caser sur une étagère de mon esprit, dans l’espoir que la prochaine fois où j’en aurai besoin,  je saurai quoi en faire. 

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2 commentaires:

  1. Très touchant, ce billet. Le titre est un peu hard, non? Il est vrai que plus on avance en âge et plus il est difficile - mais pas impossible - de se faire des amis. D'autre part, il est difficile aussi de garder ses amis d'enfance, chacun évolue forcément dans une direction différente. Travailler ou faire des affaires avec des amis est une recette d'échec garantie.

    Enfin, sache que tu peux m'appeler à toute heure du jour! ... mais je ne suis pas toujours dispo ;-(

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  2. :)
    T'es rapide, toi: je suis encore en train de corriger. J'ai même rajouté un paragraphe (FB et les forums).

    Le titre vient d'une constatation répétée: souvent, le soir, un truc m'excite au plus au point, et je me dst: "Il faut que je raconte à Bridget!" Si tu ne réponds pas, je me dis que je vais essayer "Ania". Et quand ça ne marche pas.... je m'aperçois que j'ai fait le tour de la liste.
    Mes amis, c'est... 2 ex.

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