dimanche 20 mars 2011

De la difficulté à reconnaître ses amis (2).

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Je suis radin.

Suite à cette accusation, je suis resté sans voix.

J'ai été  incapable de la moindre activité pendant une bonne heure. J’ai même envisagé de rappeler Cédric illico pour lui dire :
 «  Fais demi-tour et rends-moi les clefs de la maison. »
Mais je me suis retenu, préférant me laisser une journée de réflexion.

Le lendemain, je lui ai proposé de se racheter par téléphone. Je lui ai demandé de retirer sans attendre son accusation de radinerie. Sa réponse:

«  Bien sûr que tu n’es pas radin. Quand je t’ai dis: « Tu es radin », je…

- Tu viens de le redire.

- Quoi ?

- Tu viens de dire. « Tu es radin. »."

Je n’allais pas lui offrir la moindre marge de manœuvre sur ce point.

" Quoi ? Mais non, je n’ai pas dis que tu es radin. Je te disais que quand j’ai dit « Tu es radin »…

- Je veux t’entendre dire que je ne le suis pas, et tu ne fais que répéter que je le suis!

- Non, mais tu comprends quand même que quand tu me rends la voiture avec un réservoir vide…

- Et le fait que tu m’aies prêté deux fois ta voiture avec un réservoir vide, ça te parait normal ?

- Mais puisque je te dis que je ne l’utilise jamais ! 

- Et tu n’arrives pas à comprendre que j’aie pu imaginer que tu avais fait exprès ? Que tu attends de moi que j’assure le plein de ta voiture au-delà de son utilisation ?"

Lui:
" Alors là, tu exagères ! Si c’est comme ça, on ne descendra plus ensemble en Provence et puis c’est tout !"

C’est moi, ou il a vraiment atteint le fonds à ce moment-là ? 
De son point de vue... je ne suis plus le bienvenue dans ma propre maison!

" Cédric, j'ai établi  une règle simple : je te prête la maison en échange de ta voiture.
A aucun moment il n'a été question que je te paye un supplément d’essence. Mais bon, on ne pas en discuter plus longtemps : si tu n’es pas content de cet arrangement, tu remballes tes affaires et tu rentres à Genève, ok ?"

Lui:

"Ce n’est pas la peine de t’énerver : on en reparlera face à face à Genève."

Bilan de cet échange : il ne s’est jamais formellement excusé, et surtout, il n’a pas dévié de sa position.

Pour moi, la faute la plus grave reste que, depuis plusieurs mois, chaque fois que j’ai envisagé de descendre en Provence, c’est avec la peur de son prochain éclat de voix, et qu’il ne donne jusqu’ici aucun signe de vouloir changer d’attitude.

J’ai à présent décidé de la suite des évènements : si à son retour il ne s’excuse pas de manière très claire, je lui réclame les clefs avec effet immédiat et retire mon invitation à séjourner dans ma maison de manière permanente.
Si par contre il fait un mea culpa sans équivoque et sincère,  je lui soumets des règles non négociables pour la suite. 

Il doit me garantir :

° qu’il ne me réclamera plus de dédommagement pour l’essence, qu’il n’en fera même plus mention, même si je pars avec un réservoir plein et je rentre avec un réservoir vide ;

° qu’il s’engage à se comporter de manière égale et civile pendant nos séjours en commun ;

° qu’il ne me reproche plus jamais mes habitudes alimentaires ou mes fatigues de fin de journée ou mes envies de faire ou non des activités avec lui.

Si un seul de ces points lui pose un problème ou n’est pas respecté, alors je mets définitivement fin à ce qui était de fait une invitation permanente et quasi inconditionnelle à profiter de ma résidence secondaire.
Peut-être n'en est-il pas capable, mais qu’y puis-je ?

Et on en revient tout naturellement au sujet premier de cette série : ma difficulté à avoir des amis et à les conserver.

Si les choses se déroulent maintenant comme je le prévois,  je perdrai un ami de plus.
Ou peut-être juste l’illusion d’un ami.


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2 commentaires:

  1. Comme quoi, il ne faut jamais rien prêter gratuitement... Dans l'esprit des gens, ce qui est gratuit, n'a pas de valeur et ne mérite aucune contrepartie, pas même un remerciement.

    Cédric est tout de même gonflé, il ne se rend pas compte que s'il louait une maison pour une semaine, il en aurait facilement pour 800-1000 balles (selon le lieu, la saison, etc...)

    Ca prouve une fois de plus qu'il ne faut mettre aucun rapport d'argent ou d'endettement dans une relation d'amitié.

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  2. Tes amis...tu les reconnaitras lorsque t´auras les deux pieds dans la tombe... alors ce sera déjà trop tard. (c´est pas de moi,c´est du copain qui n´est plus de bien longtemps)

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