vendredi 4 mars 2011

Pauvre Patron (1).

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Un des aspects de mon existence qui me tracasse le plus concerne mes rapports avec mon prochain, professionnels et personnels.

Au niveau professionnel, j’ai des exemples multiples d’échecs dans le cadre de ma librairie.

Il y a près de 20 ans, j’ai lu une règle simple dans un livre consacré au management :  « Lorsque vous donnez une instruction à des employés, la plus grande partie d’entre eux fera de son mieux pour s’acquitter de sa tâche, et une majorité le fera de manière satisfaisante. » Ouf, me voilà rassuré !
…. Sauf que dans les faits, c’est loin d’être le cas.

Quelques exemples?

J'arrive au magasin à la mi-journée et découvre un employé récemment engagé en train de boire une bière à la Caisse. Je lui explique alors de manière très ferme que j’interdis la consommation d’alcool au magasin. Il me rétorque qu’une bière, ce n’est pas vraiment de l’alcool. Ma réponse est immédiate et sans équivoque : « Pas d’alcool. »
Quelques jours plus tard, même scénario, sauf que la poubelle à ses côtés contient CINQ OU SIX bouteilles de bières vides !!! »
Il n’a pas fait  un jour de plus.

Une autre fois, je reviens de ma pause de midi, et croise un client devant le magasin qui me dit, outré : « Dis donc, la nouvelle, comme elle m’a parlé ! » Le client me raconte alors que lorsqu’il a demandé à la nouvelle à prendre des livres qu’il a réservés, elle lui a répondu, en reprenant sa formulation : « Puis-je avoir mes réservation S’IL VOUS PLAIT. »
 Après son départ, j’ai immédiatement convoqué la coupable dans mon bureau, qui s’est défendue en arguant que le client n’avait qu’à être poli.
J’ai essayé de lui faire comprendre que c’était avant tout à elle de faire preuve de courtoisie et que le client n’avait certainement pas été impoli exprès. Elle n’en a pas démordu : « Je suis polie quand on est polie avec moi. »
Au revoir, mademoiselle!

Un autre nouvel employé est arrivé un de ses premiers jours avec un bon quart d’heure de retard.  Je lui en ai fait la remarque, et il m'a regardé (sans répondre) comme si j’étais idiot.
Les jours suivants, il s’est mis à bouder de manière persistante, ne parlant à personne et refusant de sourire à quiconque, malgré une nouvelle remarque de ma part.
Merci pour la visite!

Il y a une dizaine d’années, je recevais tous les étés une riche clientèle de touristes du Golf Persique dans mon magasin. Ils m’achetaient pour des dizaines de milliers de francs de marchandises en quelques semaines. En contrepartie, je leur accordais une réduction de 10% sur tous leurs achats.
Un de mes employés  trouvait que ça n’était pas juste. « Ils sont pétés de thunes ! Ils n’ont qu’à payer ! » J’insistai dans un premier temps sur la pertinence de cette règle, et, à cours d’argument, tranchai sans équivoque que c’était ma volonté et qu’il devait l’appliquer.
Quelques jours plus tard, j’appris par un autre employé que le nouveau venait de refuser ce rabais à un client arabe en expliquant à ce client que c’était une nouvelle règle récemment édictée par moi-même!

Ça été la porte pour lui… et la fin de ma grosse clientèle arabe d’été : une perte  très conséquente pour mon magasin, simplement due au manque de discipline d'un de ses éléments.

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7 commentaires:

  1. Diantre, mais quel tyran!
    ... mais avec raison. Je peux être ton prochain employé? :-)

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  2. Non! :P

    Réellement, j'en serai ravi, au vu de ce que je sais de toi, mais
    1° je n'ai besoin de personne pour l'instant, et
    2° j'aurais trop peur de te traiter aussi mal que certaines de mes victimes précédentes.

    Mais... n'hésites pas à postuler quand même. ;)

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  5. Maltraiter, maltraiter... En même temps, tu es le patron et définis les règles de fonctionnement de ton magasin. Si tu virais direct les gens, là oui, mais tu le fais chaque fois après plusieurs avertissements ou avoir discuté avec eux face à un problème. Il y a des endroits où c'est mille fois pire et là moindre erreur est fatale.

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  6. Tu touches là au concept récurrent de cette série de textes: la plupart du temps, je donne des directives précises, et certains employés font l'exact contraire, en se défendant ensuite par "ma solution est meilleure!", même quand ça n'est pas le cas.
    L'histoire avec les arabes est vraiment un de mes pires souvenirs...

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  7. Je serais curieuse de savoir quelles ont été les expériences professionnelles de tous ces zazous quand ils ont retrouvé du boulot ailleurs. Aucun patron ne tolère qu'on boive de la bière au travail ou qu'on "arrange" les ordres parce qu'on trouve que ses propres idées sont meilleures.

    Comment peuvent-ils même s'imaginer se conduire de la sorte...????

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