samedi 12 mars 2011

La Migraine est mon Amie.

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J’ai fait connaissance avec les maux de tête vers l’âge de 40 ans.

Ça s’est d’abord traduit par des grosses fatigues puis des vertiges suites à des coups de stress importants, par exemple après des disputes avec des employés ou lorsque j'appréhendais un voleur dans ma librairie. Ce dernier type d’incidents survenait par vagues de quatre ou cinq sur quelques semaines, de manière irrégulière.
Pour me remettre, je partais ensuite me détendre une heure ou deux dans un bistrot calme (si possible) devant une tasse de thé et une plaque de chocolat.
Puis sont arrivés les maux de tête proprement dit.
D’abord une ou deux fois par mois, puis presque toutes les semaines et enfin plusieurs fois par semaine.

En 2005, j’ai subi des tests puis je me suis fait opérer. Oui, directement sur le cerveau.

Mon chirurgien, le Dr Monchian, a succinctement résumé les choses : 

« Le dommage subi par votre cerveau à ce jour ne sera pas réparé. On peut tout juste stopper l’évolution. Vous aurez encore probablement des trous de mémoires ou du mal à vous concentrer, à faire des calculs compliqués. Par contre, vous n’aurez plus de maux de tête. Ça, je peux vous le garantir. »
 
Plus de maux de têtes donc. 

Sauf que l’opération m’a laissé dans un état d’épuisement quasi-total et une semaine après, j’avais du mal à assurer des fonctions basiques plus de deux heures d’affilée : aller au travail, suivre des conversations, me consacrer à mon travail.

« C’est tout-à-fait normal, a rebondi le neurologue qui me suivait alors, le Dr Gunaz. Il faut laisser à votre corps le temps de se remettre.

- Et ça prend combien de temps ?

- Probablement trois mois.

Trois mois plus tard, je ne constatais qu’une amélioration symbolique : des états d’épuisement moins aigus, mais quotidiens, et accompagnés… de maux de tête très importants et durables ! Nous y voilà.
Gunaz proposa de faire des tests d’intolérance au sucre puis des séances d’acuponcture et  des massages relaxants : sans résultats.

Je vous passe le jour où il m’a proposé de prendre des vitamines.
Il suggéra surtout de faire preuve de patience.

« Oui, mais, Monchian disait : Plus de maux de tête ! »

« Patience. »

- Combien de temps ?

« Disons un an. »

Un an donc.

Peu après l’échéance de ce délai, j’ai changé de crèmerie. Gunaz n’avait réellement fait aucune suggestion constructive pour remédier à mes troubles postopératoires.
Entretemps, j’avais reçu de plusieurs sources l’assurance que l’opération n’était pas en cause : c’était un succès avéré, visible à défaut d’être mesurable.

Le Dr Estrade fut le premier à apporter un diagnostique simple, mais déterminant :
« Vos céphalées (i.e. : maux de têtes) sont sans rapport avec votre hydrocéphalie ou avec l’opération. Ce sont des céphalées de tension.
- Ah, et comment ça se soigne ?
- C’est très simple : vous devez apprendre à vous détendre. »

Il me proposa un certain médicament, mais comme ma psychiatre du moment, le Dr Mornas, m’en prescrivait déjà plusieurs, cette dernière s’y opposa, et suggéra plutôt que j’apprenne une technique de relaxation.
J’ai donc appris à me détendre, à raison d’une à deux séances par jour.
Le seul bienfait notable que cela m’apporta fut des meilleures nuits, un sommeil plus profond et régulier.

Par contre, toujours des maux de têtes dès le matin, et ensuite plusieurs fois dans la journée.
De manière générale, ça démarre soit directement au réveil, soit pendant le petit déjeuner, pendant que je regarde la télé ou lis le journal et au plus tard quand je me mets au travail vers 9-10h.
Il se peut ensuite que j’aie un répit –mais pas toujours- jusqu’à l’heure du déjeuner, ou juste après.
Vers 4h de l’après midi, ça devient insupportable, et je pars me promener ou me boire un thé devant… un gâteau au chocolat !
A mon retour au travail vers 18 heures, je suis toujours passablement épuisé.

Je rentre ensuite à la maison, et me regarde peut-être un film, mais pas trop compliqué ou stressant ; je n’arrive plus à apprécier des films d’horreur, ni des films avec sous-titres.

Souvent, j’abandonne à mi-parcours, vers 21h, et je me couche.
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2 commentaires:

  1. Ma parole! Il ne manque plus que le Docteur Frankenstein!

    Blague à part, le yoga te ferait sûrement beaucoup de bien. C'est un art de la relaxation dont on dit qu'il a un impact sur tout l'équilibre vital. On se sent mieux non seulement après en avoir fait, mais le reste du temps aussi.

    A bon entendeur ;-) !!

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  2. Oui, je sais. Un de ses jours, peut-être. :)

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