jeudi 8 avril 2010

Serial Poinçonneur.

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J’ai repris contact avec Jérémie, un ami que j’avais quelque peu perdu de vue depuis longtemps.
Il y a une quinzaine d’années, il avait eu un retard de quelques minutes à un de nos rendez-vous, et pour le justifier, il m’avait raconté avoir séduit en chemin une inconnue dans le sous-sol de la gare. Mais séduit…. Séduit ? Oui, l’euphémisme habituel pour  « baisé ».
Je n’y avais pas vraiment cru, mais l’image de ce « single man » qui se « tape » des inconnues sur le chemin de ses rendez-vous m’avait marquée.
« Et alors, lui ai-je demandé l’autre jour, tu te fais toujours des nanas dans les toilettes de la gare ? »
Rires.
« Non, m’a-t-il répondu, mais il m’est arrivé autre chose récemment. Je devais passer par là pour rentrer chez moi, c’était tard le soir et il pleuvait.
Je préfère normalement éviter le sous-sol, mais comme je n’avais pas de parapluie, j’ai choisi cette voie.
Dès que j’y m’y suis retrouvé, j’ai pris peur et, machinalement, j’ai empoigné un couteau que j’avais ce jour-là dans la poche. De loin, j’ai vu arriver un groupe de jeunes vraiment pas rassurants, et au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient, ils se sont mis en formation de flèche, qui pointait dans ma direction.
Arrivé à ma hauteur, le « chef » me menace sans autre : « Tu sors pas d’ici sans me filer 100 balles ! » J’ai serré le couteau plus fort, et avec un sourire narquois, je lui ai lancé : « T’as la monnaie sur 200 ? » et là-dessus, je lui plante le couteau dans l’estomac ! Ils ont tous déguerpi à la seconde. »
Comme dit la chanson : « Des petits trous, toujours des petits trous… »

 Genève. Avril 2009.

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